Projet H2020 ROADMAP : Repenser les systèmes décisionnels antimicrobiens dans la gestion de la production animale
- Taper Projet
- Statut Rempli
- Exécution 2019 -2023
- Budget alloué 5.999.753,00 €
- Portée Europeo
- Principale source de financement Horizon 2020
- Site Web du projet Proyecto ROADMAP
L’utilisation inappropriée d’antibiotiques contribue à l’émergence et à la propagation de la résistance aux antimicrobiens, reconnue comme un grave problème de santé unique. Il est donc essentiel de lutter contre les infections bactériennes en utilisant les antibiotiques avec beaucoup plus de prudence pour préserver leur efficacité. Le secteur de l’élevage a commencé à réduire considérablement son utilisation d’antibiotiques, mais il doit mener des changements profonds et à long terme pour assurer des transitions durables et viables vers une utilisation prudente et responsable des antibiotiques.
Le programme ROADMAP, financé par l’UE, vise à favoriser ces transitions en analysant les facteurs socio-économiques qui motivent l’utilisation d’antibiotiques, en adaptant les stratégies aux changements locaux et en proposant des voies de transition et d’impact pour divers systèmes de production animale en Europe et dans le monde.
La FEUILLE DE ROUTE a débuté en juin 2019 et s'est achevée en mai 2023. Tous les rapports ont été soumis, certains résultats ont déjà été publiés et de nombreux autres sont en cours et devraient être publiés en 2024. L'analyse socio-économique menée dans le cadre du pilier 1 a identifié un large éventail de leviers et d'opportunités pour réduire davantage l'UAM, mais a également identifié certaines faiblesses. Nous étudions les différents systèmes réglementaires, la structure des différents systèmes de prise de décision en matière d’antimicrobiens (montrant combien de parties prenantes influencent l’AMU, et pas seulement les agriculteurs et les vétérinaires), et nous nous concentrons également sur les pratiques des agriculteurs et des vétérinaires.
Des approches participatives ont été mises en œuvre à travers nos Living Labs et nos méthodes d’évaluation d’impact. Les Living Labs ont subi quelques mois de retard en raison des restrictions liées à la COVID-19, mais ont finalement tous atteint des objectifs importants en termes de sensibilisation, d'engagement des parties prenantes et de co-construction de solutions et de voies d'impact. Concernant l’évaluation de nos stratégies de promotion d’une utilisation prudente de l’UMA, notre protocole a été étroitement lié aux activités de nos Living Labs, car nous pensons que les méthodes participatives sont essentielles pour une évaluation partagée par toutes les parties prenantes. Les activités de sensibilisation et de communication ont également atteint des objectifs importants, même si elles ont dû s’adapter aux restrictions liées à la COVID-19. Le site Web ROADMAP et les plateformes de médias sociaux ont été mis en œuvre au cours de la première année du projet et fonctionnent parfaitement. Nous avons eu recours à ces outils encore plus souvent en fonction des circonstances. Le SAB a également été consulté à plusieurs reprises. Différents supports et outils de communication, tels que des brochures et des vidéos, ont été développés pour présenter le projet aux différentes parties prenantes impliquées. Plusieurs événements ont été organisés ou co-organisés avec d’autres projets pertinents.
L’événement final à Bruxelles a réuni une cinquantaine de personnes et a généré des discussions essentielles pour les recherches futures. La gestion et la supervision du projet ont été couronnées de succès, tant du point de vue scientifique que financier/administratif. Des travaux supplémentaires ont été réalisés pour gérer la crise de la COVID-19 et adapter le projet aux restrictions de voyage. Des réunions régulières ont été organisées avec le Comité Exécutif pour suivre la mise en œuvre du projet, et sept Assemblées Générales ont été organisées (dont deux supplémentaires, une en février 2020 et une en novembre 2022).
ROADMAP encouragera les transitions vers une utilisation prudente des antimicrobiens (UMA) dans la production animale dans un large éventail de contextes, favorisant une refonte des systèmes de prise de décision en matière d'antimicrobiens tout au long de la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Bien qu’il soit possible de tirer des leçons des expériences réussies, il n’existe pas de solution unique pour réduire l’UMA, mais plutôt plusieurs stratégies qui fonctionnent en fonction des conditions locales, définies par des variables sociales, économiques, techniques et institutionnelles. ROADMAP développera des approches conceptuelles innovantes dans une perspective transdisciplinaire et multipartite pour impliquer les professionnels de la santé animale, les parties prenantes et les décideurs politiques.
Il adaptera, combinera et produira des stratégies sur mesure pour réduire l’UMA dans divers systèmes de production en Europe et dans les pays à revenu faible et intermédiaire (secteurs porcin, avicole, bovin et de la pêche).
Les principaux objectifs de ROADMAP sont 1 de comprendre pourquoi et comment l’UAM varie selon les contextes locaux, en étudiant les connaissances, les pratiques et les comportements des agriculteurs, des vétérinaires et des industries en amont et en aval de la chaîne d’approvisionnement alimentaire ; Développer des instruments socio-économiques et techniques innovants pour promouvoir des systèmes de production UAM prudents et diversifiés, adaptés, à travers la co-conception de stratégies intégratives avec les professionnels et les parties prenantes de la santé animale ; évaluer les solutions ROADMAP et garantir leur impact. Des outils innovants de communication, de diffusion et d’exploitation seront mis en œuvre pour atteindre une large communauté d’utilisateurs finaux. La FEUILLE DE ROUTE identifiera les leviers et les incitations pour favoriser le changement de l’AMU, en fournissant des scénarios et des recommandations pour des transitions efficaces vers une AMU prudente et des solutions socialement acceptables, mais techniquement et économiquement viables.
Par conséquent, ROADMAP contribuera à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens en permettant un apprentissage croisé à partir de diverses expériences réussies, en favorisant l'harmonisation des tendances de réduction de l'UAM à travers l'Europe et en promouvant ainsi une réduction globale de l'UAM dans la production animale.
L’utilisation responsable des antimicrobiens dans l’élevage, par le biais d’approches préventives, peut préserver la santé et la sécurité des aliments, ainsi que lutter contre la résistance aux antimicrobiens. Les antimicrobiens, bien qu’indéniablement bénéfiques pour le traitement des infections et le maintien de la santé animale, représentent une préoccupation croissante et un défi à multiples facettes. Leur mauvaise utilisation ou leur surutilisation dans l’agriculture peut conduire au développement et à la propagation d’une résistance aux antimicrobiens (RAM), qui constitue une menace directe pour la santé animale et humaine. De plus, l’utilisation prophylactique systématique d’antibiotiques chez le bétail peut perturber l’équilibre naturel des communautés microbiennes des animaux et de leur environnement, compromettant ainsi la sécurité alimentaire. Le contexte local de l’utilisation des antimicrobiens Le projet ROADMAP, financé par l’UE, visait à promouvoir l’adoption d’une utilisation prudente des antimicrobiens (UMA) dans la production animale dans divers contextes.
Reconnaissant qu’il n’existe pas de solution universelle pour réduire l’UMA, le consortium a cherché à comprendre les facteurs locaux, sociaux, économiques et techniques qui contribuent à la variation de l’UMA dans différents contextes. La nature interdisciplinaire et participative du projet était essentielle pour étudier à la fois l’UMA et l’UMA au niveau mondial. « Notre objectif était de réévaluer les processus de décision concernant l'UMA tout au long de la chaîne d'approvisionnement alimentaire dans différents pays », explique Nicolas Fortané, coordinateur du projet. ROADMAP a développé des approches participatives locales et contextualisées qui ont été mises en œuvre dans 12 laboratoires vivants répartis dans 10 pays et quatre secteurs de production (porc, volaille, produits laitiers et bœuf). Les stratégies comprenaient le renforcement de la biosécurité, la vaccination et l’utilisation d’alternatives aux antibiotiques. En outre, le consortium s’est attaché à renforcer le suivi de l’utilisation et de la prescription des antibiotiques, en favorisant l’identification et la communication de bonnes pratiques en matière d’utilisation prudente des antibiotiques. Les expériences réussies ont généré des connaissances inestimables pour promouvoir la réduction des UAM dans la production animale en Europe et dans le reste du monde. Selon Fortané, la structure de la chaîne alimentaire et les relations de pouvoir entre les parties prenantes sont souvent ignorées dans les stratégies proposées.
Les conditions de travail des professionnels de la santé animale et les modèles économiques de certains acteurs, tels que les vétérinaires ou les coopératives, doivent également être pris en compte lors de la conception de stratégies pour une UAM prudente. Recommandations pour la lutte mondiale contre la résistance aux antimicrobiens Pour lutter contre la RAM, ROADMAP a généré des notes d’orientation qui soutiennent une approche holistique. Tout d’abord, le consortium a souligné la nécessité d’une transition systémique vers une utilisation prudente des antimicrobiens, allant au-delà de simples changements de comportement. Il s’agit de renforcer les systèmes de santé publique vétérinaire lorsque cela est nécessaire, de promouvoir le développement de systèmes de surveillance robustes et d’encourager la prévalence de la médecine vétérinaire holistique. « L’objectif est de permettre aux vétérinaires de devenir des conseillers en matière de santé et de production animales, plutôt que de simples résolveurs de problèmes.
« Ces efforts doivent être renforcés par des mécanismes législatifs qui complètent les approches volontaires », souligne Fortané. La FEUILLE DE ROUTE a souligné l'importance des innovations sociales et économiques dans la lutte contre la RAM. Des efforts collaboratifs et coordonnés entre les diverses parties prenantes et les différents segments de la chaîne d'approvisionnement alimentaire sont essentiels pour réduire l'utilisation des antimicrobiens (UAM). De plus, des incitations sont nécessaires pour motiver la transition vers un changement radical, tout en soulignant la rentabilité des mesures préventives. Des solutions sur mesure, telles que des possibilités de financement pour les petits secteurs afin de développer une expertise technique, des formations et la familiarisation des agriculteurs avec les questions liées à l'UAM, peuvent également contribuer à lutter contre la RAM et à préserver l'avenir de la santé publique et animale et de l'environnement.
Les objectifs ambitieux de ROADMAP ont été atteints. L’application d’approches innovantes au sujet de la RAM a généré des résultats et un impact substantiels, notamment grâce au cadre systémique et dynamique (approche de la chaîne alimentaire et pharmaceutique et études de transition) que nous avons choisi pour apporter un nouvel éclairage sur la question de la RAM.
Premièrement, nous avons montré comment la structure des marchés alimentaires et pharmaceutiques est un déterminant décisif de l’utilisation des antibiotiques (c’est-à-dire du comportement des parties prenantes), ainsi que des facteurs politiques et institutionnels. Les acteurs industriels, ainsi que les organismes de réglementation, ont un impact significatif sur la manière dont les antibiotiques sont prescrits, vendus et utilisés. Cela démontre que les politiques de lutte contre la RAM devraient se concentrer davantage sur ces niveaux de la chaîne alimentaire et pharmaceutique plutôt que sur les seuls utilisateurs finaux.
Quant aux éleveurs et aux vétérinaires, ils sont très conscients de la nécessité de réduire l’UAM, mais ils intègrent cette perspective dans leurs propres récits et expériences professionnels (et variables), ce qui signifie qu’il existe différentes manières de prendre soin et d’être un bon éleveur et un bon vétérinaire. L’importance de développer et de soutenir des approches préventives en matière de santé animale a également été soulignée. Tout cela va au-delà de la littérature existante et sera publié dans les prochains mois. Deuxièmement, l’approche participative que nous avons choisie pour ce projet a également suscité de grandes attentes. La méthodologie Living Labs a généré des résultats très innovants dans l’interaction avec les parties prenantes et les professionnels de la santé animale, d’une manière qui ne se limite pas à la communication verticale, qui s’est jusqu’à présent avérée limitée.
Une évaluation d’impact ex-ante a été menée dans plusieurs laboratoires locaux pour co-construire des voies de transition vers une gestion prudente de la qualité de vie, connectées à d’autres enjeux importants selon les contextes locaux, tels que le changement climatique, le bien-être animal et les conditions de travail des professionnels de la santé animale. En bref, nous pensons que le grand potentiel du projet a été réalisé, tant en termes d’impact scientifique que socio-économique. Nos trois messages clés sont les suivants : - Les améliorations systémiques entraînent un changement de comportement ; - L’innovation sociale et économique est le moteur du changement technique ; et - Des solutions sur mesure permettent à chacun d’être accompagné sur le chemin d’une gestion prudente de sa qualité de vie.
- INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE POUR L'AGRICULTURE, L'ALIMENTATION ET L'ENVIRONNEMENT (INRAE)