Projet LIFE : Microalgues avec plantes aromatiques comme biostimulants à effet biocide

Le projet LIFE ALGAR-BBE a démontré l’efficacité de trois formulations sûres, durables et d’origine naturelle avec une action biostimulante et biocide. L'action biostimulante a été obtenue grâce à l'ajout de microalgues, et l'action biocide a été obtenue grâce à des extraits de plantes aromatiques, ainsi qu'à des résidus d'extraction de Spiruline et à des déchets de l'industrie oléicole. Un volume suffisant de biomasse concentrée (20% de microalgues) des espèces Nannochloropsis gaditana (49 kg | 288 litres de biomasse humide) et Acutodesmus obliquus (20,6 kg | 200 litres de biomasse humide) a été produit et optimisé, qui a servi de matière première pour la production des nouveaux engrais. Trois formulations à base d'extraits de plantes aromatiques ont été développées et optimisées, une pour une application racinaire, une autre pour une application foliaire et une autre pour une application à domicile.

Le caractère démonstratif du projet a été basé sur l'application de formulations produites à partir de microalgues et de plantes aromatiques, en considérant la double fonction sur la production végétale (en tant que biofertilisant et produit biocide), à l'échelle pilote dans des parcelles expérimentales de cultures de tomates, de maïs, de poivrons et de pommes de terre situées en Espagne, et à l'échelle réelle (industrielle) dans des parcelles de culture de tomates et de maïs situées dans deux localités (Estrémadure et Portugal), au cours de 3 campagnes de culture différentes sur 3 ans. Dans chaque localité, les essais ont été réalisés sur une superficie de 3 ha pour les cultures de tomates et 3 ha pour les cultures de maïs, et 1 ha dans chaque cas pour les cultures de poivrons et de pommes de terre.

Les rendements des cultures ont généralement été améliorés par l'application, en complément des engrais conventionnels, de formulations contenant des extraits de plantes aromatiques à différentes concentrations, appliquées par voie foliaire à raison de 3 l/ha à quatre stades clés de la culture, en fonction de la phénologie : pendant la croissance, la floraison, la nouaison et le grossissement des fruits.

Voici quelques-unes des principales conclusions :

• L’évaluation écotoxicologique des formulations n’a révélé aucun symptôme ou signe de phytotoxicité. Aucun effet négatif sur les organismes bénéfiques n’a été observé sur aucun des sites.
• Les concentrations de nitrate dans la solution du sol ont diminué et la réduction de la fertilisation azotée entre différentes parcelles a entraîné une diminution des concentrations de nitrate.
• L’utilisation des formulations développées dans le cadre du projet a conduit à une réduction des résidus de pesticides dans les eaux de lixiviation.
• Une gestion durable a été réalisée, en se concentrant exclusivement sur la superficie des sols agricoles exempts de résidus, qui représente 93,2 % de la superficie totale testée.
• Les rendements des cultures ont été améliorés grâce à l’application de formulations contenant des microalgues et des extraits de plantes aromatiques. Le développement des plantes a été plus important dans les parcelles traitées avec des applications foliaires avec un pourcentage plus élevé d’extrait de plantes aromatiques.
• En termes de prévention des ravageurs et des maladies, les formulations se sont avérées efficaces, car l’application de pesticides chimiques pendant la culture n’a pas été nécessaire. Cela signifie que les formulations développées peuvent réduire les engrais traditionnels et remplacer les pesticides chimiques utilisés en agriculture.
• Aucun résidu de pesticide n’a été détecté dans les tomates ou le maïs produits au cours des saisons étudiées. Par conséquent, l’utilisation d’ingrédients actifs dérivés de produits chimiques était correcte et l’application sur le terrain des nouvelles formulations remplit son objectif du point de vue de la sécurité alimentaire.
• Une utilisation réduite de pesticides et des rendements plus élevés peuvent entraîner des économies sur les coûts des intrants, ainsi que des coûts de main-d’œuvre et de machines moindres associés à l’application des pesticides.