Projet H2020 BEST4SOIL : Promouvoir quatre bonnes pratiques pour la santé des sols en Europe

Les agriculteurs peuvent être les gardiens du sol, car ils peuvent le protéger et le préserver. Un réseau soutenu par l'UE a travaillé dur pour garantir que les agriculteurs puissent facilement accéder à des informations pratiques dans leur propre langue sur la manière d'améliorer la santé des sols et pourquoi il est dans leur intérêt de le faire. Les revenus des agriculteurs dépendent fortement de l’état de leurs terres et les systèmes de production intensifs font de la santé des sols une préoccupation croissante dans toute l’Europe. Il peut toutefois être difficile d’obtenir des informations sur les problèmes spécifiques affectant les sols et sur la manière de les résoudre. Pour combler cette lacune, le projet BEST4SOIL (Boosting 4 BEST practice for SOIL health in Europe), financé par l’UE, a créé un réseau pour partager les connaissances sur la santé des sols. Il met l’accent sur les bonnes pratiques pour maintenir des sols sains et fertiles et réduire la propagation des maladies transmises par le sol et des nématodes, de minuscules vers ronds qui se nourrissent des racines des plantes. « Une équipe internationale de scientifiques a compilé une mine d'informations à usage pratique. BEST4SOIL met ces connaissances à disposition via des vidéos, des fiches d'information, des bases de données et un outil d'aide à la décision », explique Harm Brinks, coordinateur et chef de projet BEST4SOIL chez Delphy, le cabinet de conseil agricole et horticole néerlandais qui héberge le projet.

Prendre les bonnes décisions L'outil d'aide à la décision est une interface Web où les agriculteurs et les conseillers peuvent saisir des informations sur l'emplacement, le sol, le type de culture et les types d'agents pathogènes ou de nématodes pour générer une requête. Sur la base de cette requête, le système recherchera dans ses bases de données pour identifier les stratégies les plus prometteuses. « Il peut être utilisé comme un outil d’analyse des risques pour créer des rotations de cultures efficaces et sélectionner des mesures pour restaurer la santé des sols ou prévenir les problèmes », explique Brinks. La rotation des cultures est l’une des techniques les plus efficaces pour lutter contre les maladies et les ravageurs transmis par le sol. Pour maximiser son impact, les agriculteurs doivent soigneusement adapter le système aux conditions locales. BEST4SOIL peut vous aider à évaluer quelles cultures planter dans quel ordre et comment combiner au mieux la rotation avec d’autres pratiques de gestion.

Bonnes pratiques sur le terrain Le projet se concentre sur quatre pratiques clés pour la santé des sols : les engrais verts, le compost, la désinfestation anaérobie des sols (ASD) et la (bio)solarisation. « Le compost et les engrais verts apportent de la matière organique au sol : ils sont une source importante de micronutriments, nécessaires à la fertilité du sol et à la biodiversité », ajoute Brinks. Le DAS et la (bio)solarisation, quant à eux, aident à lutter contre les maladies et les parasites : « De nombreux sols sont contaminés par des nématodes et des agents pathogènes qui nuisent au rendement et à la qualité des cultures. Les mesures de lutte biologique aident à restaurer la santé des sols en éliminant les infestations. Des informations et des conseils sur la façon d'utiliser ces pratiques sont partagés sur le site web par le biais de vidéos et de fiches d'information. Toutes les ressources en ligne, y compris le contenu de la base de données, sont disponibles dans 22 langues de l'UE. » La plateforme web n'est qu'un des canaux par lesquels le réseau BEST4SOIL se connecte aux agriculteurs. Des animateurs de 19 pays de l'UE et du Royaume-Uni organisent des activités locales telles que des réunions, des conférences et des ateliers qui offrent des possibilités de formation et permettent aux participants de se connecter et d'échanger leurs expériences. À terme, le projet vise à créer une communauté de pratique reliant les agriculteurs, les conseillers, les éducateurs et les chercheurs de toute l'Europe. L'équipe espère maintenir le réseau actif après la fin du projet. « Les partenaires du projet garantissent que toutes les informations resteront disponibles pendant au moins cinq ans. » « Mais nous travaillons sur un plan pour le maintenir en ligne plus longtemps », note Brinks. Avec ses collègues, il explore différentes options, notamment l'intégration de certains outils dans une base de données de connaissances agricoles en cours de développement avec le soutien d'Horizon 2020.