Projet H2020 beAWARE : Améliorer les services d'aide à la décision et de gestion des événements météorologiques extrêmes

L'intensité, la fréquence et les coûts économiques des phénomènes météorologiques extrêmes (ouvre une nouvelle fenêtre) augmentent avec le changement climatique mondial. Par conséquent, les inondations, les sécheresses, les vagues de chaleur et les incendies de forêt devraient devenir plus fréquents et plus graves à l'avenir. Le projet beAWARE (ouvre une nouvelle fenêtre), financé par l'UE, s'efforce de remédier à ce problème.

Le projet a développé une plateforme complète de communication et d'analyse pour soutenir les décideurs, les premiers intervenants et les citoyens. Elle comprend une analyse multilingue des communications verbales et écrites, des rapports multilingues et une communication d'urgence multimédia enrichie. Le retour d'information et la prise de décision au niveau local sont ainsi plus rapides et plus intelligents. Selon le Dr Anastasios Karakostas, coordinateur adjoint du projet : « Lors de toute catastrophe ou crise, le temps est un ennemi. Obtenir des informations précises sur l'ampleur, l'étendue et l'impact de la catastrophe est essentiel pour créer et orchestrer une réponse et un plan de rétablissement efficaces. »

L'objectif principal de beAWARE est d'apporter une assistance à toutes les phases d'une intervention d'urgence. La base de connaissances beAWARE constitue le socle sémantique qui fournit le schéma de classification et les règles d'inférence, analyse les informations et diffuse les résultats. Les informations proviennent des citoyens, des premiers intervenants, des réseaux sociaux, des prévisions météorologiques locales, de capteurs tels que des caméras statiques in situ pour surveiller les niveaux d'eau, et même des caméras de drones. Les citoyens et les premiers intervenants communiquent avec la plateforme beAWARE via l'application mobile beAWARE. Le module de surveillance des réseaux sociaux recherche et valide les contenus pertinents, puis les analyse pour effectuer un regroupement spatio-temporel des publications pertinentes.

Des algorithmes intelligents analysent les informations visuelles et auditives. Comme l'explique le Dr Karakostas, « le module d'analyse visuelle permet de définir le type de crise, de détecter les objets pertinents (par exemple, les voitures dans une zone inondée) et d'estimer le trafic. » Un module de reconnaissance vocale automatisée retranscrit les messages audio reçus via l'application mobile beAWARE ou les appels téléphoniques en quatre langues (anglais, grec, italien et espagnol). « Le Centre de réponse de sécurité publique (PSAP) est le système central de commandement et de contrôle de beAWARE », précise le Dr Karakostas. « Il reçoit les informations des citoyens, des premiers intervenants et des réseaux sociaux, les traite grâce à des moteurs de raisonnement automatique et des services d'analyse, et génère des rapports d'incident automatiques ou enrichit les rapports de terrain avec des informations issues d'analyses multimédias, des réseaux sociaux et de capteurs. » Deux projets pilotes sur le terrain ont validé la plateforme beAWARE : une simulation de canicule en Grèce et une simulation d'inondation dans les Alpes orientales italiennes.

Lors du test d'inondation, le maire, en tant que décideur, a bénéficié du soutien de divers services de la municipalité et de la région pour gérer la salle de contrôle et assurer les premiers secours. L'objectif était de mieux faire connaître la plateforme et son utilité pour le bien public. Outre ses publications et sa participation à de nombreuses conférences, beAWARE a également organisé les premier (2018) et deuxième (2019) ateliers internationaux sur les technologies intelligentes de gestion de crise pour les événements climatiques (ICMT) lors de la Conférence internationale sur les systèmes d'information pour la réponse et la gestion des crises (ISCRAM). La mise en œuvre généralisée de la plateforme beAWARE au niveau local devrait permettre aux communautés de s'approprier la gestion de crise. Les dirigeants locaux, les premiers intervenants et les citoyens seront en mesure de faire face plus rapidement et plus efficacement à des phénomènes météorologiques de plus en plus violents, sauvant ainsi des vies et des moyens de subsistance.