Projet H2020 SHOWCASE : Mettre en valeur les synergies entre l’agriculture, la biodiversité et les services écosystémiques pour aider les agriculteurs à exploiter la biodiversité indigène
- Taper Projet
- État Firmado
- Exécution 2020 -2025
- Budget alloué 7.999.771,25 €
- Portée Europeo
- Principale source de financement H2020
- Site Web du projet Proyecto SHOWCASE
On sait peu de choses sur ce qui motive réellement les agriculteurs à intégrer la biodiversité dans la gestion quotidienne de leur exploitation. De plus, il existe peu d’études démontrant que les approches fondées sur la biodiversité génèrent des avantages, et ces preuves sont peu diffusées. Le projet SHOWCASE, financé par l’UE, vise à éclairer ces questions en examinant et en évaluant l’efficacité écologique de diverses incitations économiques et sociales pour la mise en œuvre de la gestion de la biodiversité à la ferme, ainsi qu’en examinant leur acceptation par les agriculteurs et le public.
Le projet se concentre sur les incitations basées sur les résultats, la participation à la surveillance de la biodiversité par le biais de la science citoyenne et les modèles commerciaux basés sur la biodiversité. En outre, il concevra des stratégies de communication adaptées aux agriculteurs et autres acteurs clés opérant dans des conditions socio-économiques et environnementales différentes.
Le réseau multipartite des zones expérimentales de biodiversité (ZEB) a été établi avec succès dans dix paysages européens et a été utilisé pour développer et tester, en collaboration avec les agriculteurs, des approches d'intégration de la biodiversité dans la gestion agricole. Jusqu’à présent, la diffusion de ces approches s’est faite principalement par le biais de recherches de terrain en collaboration avec des agriculteurs, mais les premiers articles ont déjà été publiés, jetant les bases d’une diffusion à plus grande échelle. Les analyses des instruments réglementaires et incitatifs pour la gestion de la biodiversité dans les exploitations agricoles suggèrent la nécessité pour les politiques publiques, y compris la PAC, de s’attaquer plus spécifiquement aux déterminants qui favorisent une gestion agricole respectueuse de la biodiversité.
Il s’agit de refléter des perspectives culturelles spécifiques et d’intégrer les connaissances expérientielles dans les processus d’élaboration des politiques à plusieurs niveaux, ainsi que d’offrir des conseils adaptés à la région sur la mise en œuvre des mesures et leurs impacts sur la biodiversité. Les premières études examinant les biens publics et privés, ainsi que les coûts associés à la promotion de la biodiversité indigène, montrent qu’il peut y avoir des compromis entre les avantages et la fourniture de biens publics.
Des analyses d’un éventail plus large de contextes paysagers sont menées pour tirer des conclusions plus générales sur la fourniture de biens publics, les avantages privés et les coûts associés à la promotion de la biodiversité indigène. SHOWCASE a publié un premier article démontrant qu'il est possible d'estimer la qualité de l'habitat des fleurs et des abeilles à l'aide d'images de drones. Ces résultats représentent une étape importante vers le développement de méthodes automatisées de surveillance de la biodiversité à grande échelle dans les prairies. Une autre approche, testée avec succès au Portugal, en Roumanie et aux Pays-Bas, utilise des indicateurs clés de performance (ICP) basés sur des caractéristiques d’utilisation des terres facilement quantifiables pour la surveillance de la biodiversité à grande échelle dans les paysages agricoles. Cette approche a permis d’identifier un indicateur clé de performance (KPI) basé sur le pourcentage d’habitat semi-naturel comme étant le plus fortement corrélé à la biodiversité au niveau du paysage.
Enfin, SHOWCASE a décrit les récits dominants sur la conservation et l’agriculture dans le domaine de l’agrobiodiversité et soutient que les scientifiques doivent mieux se positionner par rapport aux principaux récits utilisés par divers acteurs clés. Si les scientifiques ne communiquent pas de manière convaincante sur les implications de leurs preuves, d’autres parties prenantes ayant d’autres intérêts dirigeront les discussions.
La conservation de la biodiversité est fermement ancrée dans la législation et les cadres réglementaires de l’UE. Le rôle fondamental que joue la biodiversité dans le maintien des systèmes agricoles productifs grâce à la pollinisation, à la régulation naturelle des ravageurs et aux services qu’elle fournit au sol est de plus en plus reconnu. Cependant, les pratiques visant à améliorer la productivité agricole ont souvent un impact négatif sur la biodiversité indigène et domestique, ainsi que sur les services écosystémiques associés. La biodiversité des terres agricoles diminue de façon spectaculaire dans la plupart des régions européennes, et la société dans son ensemble est de plus en plus préoccupée par la perte de biens publics, tels que la flore et la faune emblématiques et les paysages culturels.
Les données probantes soutenant une conservation efficace de la biodiversité sur les terres agricoles se sont progressivement renforcées, des études démontrant que la gestion peut accroître la biodiversité et améliorer la fourniture de divers services écosystémiques de régulation et de soutien. Toutefois, cela ne s’est pas encore traduit par l’adoption par le secteur agricole d’une gestion de la biodiversité à une échelle suffisante pour obtenir des avantages significatifs en matière de biodiversité. SHOWCASE vise à « intégrer la biodiversité dans l'agriculture européenne en identifiant des incitations efficaces pour l'investissement dans la biodiversité dans divers contextes socio-écologiques, en démontrant que ces incitations entraînent une augmentation de la biodiversité et des avantages socio-économiques basés sur la biodiversité, et en communiquant les principes et les meilleures pratiques au plus grand nombre possible de parties prenantes. »
Nos objectifs spécifiques sont : Établir un réseau européen multipartite durable de zones expérimentales de biodiversité (ZEB) pour le développement, le test et la présentation, en collaboration avec les agriculteurs, d'approches visant à intégrer efficacement la biodiversité dans la gestion agricole de différents paysages européens. Identifier, le long d’un large gradient d’utilisation des terres, de l’intensification à l’abandon, quels facteurs économiques, agroécologiques et sociaux incitent les agriculteurs à soutenir activement la biodiversité dans leurs exploitations. Établir, en collaboration avec les agriculteurs, une base de données solide sur les avantages publics et privés, ainsi que sur les coûts, associés à la promotion de la biodiversité indigène dans divers systèmes agricoles et contextes socio-économiques européens.
Développer conjointement avec les parties prenantes des méthodes, des outils et des indicateurs de suivi et d’évaluation de la biodiversité et des services écosystémiques par rapport aux objectifs opérationnels de biodiversité à des échelles temporelles et spatiales et à des niveaux de gouvernance appropriés, et établir des ensembles de données harmonisés sur la biodiversité indigène. Développer et mettre en œuvre des récits inspirants pour communiquer les avantages de la biodiversité aux agriculteurs et à d’autres groupes, et pour faciliter l’accès à l’information sur les meilleures pratiques d’intégration de la biodiversité dans la gestion agricole.
On estime que la lenteur de l’adoption de pratiques favorisant la biodiversité par le secteur agricole est due à trois problèmes interdépendants.
Premièrement, nous savons peu de choses sur les incitations qui motivent réellement les agriculteurs à intégrer la biodiversité dans la gestion quotidienne de leur exploitation.
Deuxièmement, peu d’études ont jusqu’à présent apporté la preuve que les approches fondées sur la biodiversité produisent des avantages en termes de variables clés pour les agriculteurs (rendement, profit).
Troisièmement, il existe un important fossé de communication entre les scientifiques qui étudient les pratiques agricoles fondées sur la biodiversité et les agriculteurs qui les mettent en œuvre. Pour surmonter ces obstacles, SHOWCASE examinera et testera l’efficacité d’une variété d’incitations économiques et sociales pour la mise en œuvre de la gestion de la biodiversité dans les exploitations agricoles et examinera l’acceptation des agriculteurs et du public.
L'accent sera mis sur trois approches prometteuses :
- Des primes basées sur les résultats.
- Participation au suivi de la biodiversité avec la science citoyenne.
- Modèles d’affaires basés sur la biodiversité. SHOWCASE coproduira avec les parties prenantes des preuves interdisciplinaires solides des avantages agroécologiques et socio-économiques de la gestion de la biodiversité dans 10 systèmes agricoles contrastés à travers l'Europe.
SHOWCASE concevra également des stratégies de communication adaptées aux agriculteurs et autres acteurs clés opérant dans des conditions socio-économiques et environnementales différentes. SHOWCASE développera un réseau multipartite de 10 zones expérimentales de biodiversité dans des systèmes agricoles européens contrastés qui seront utilisés pour la recherche in situ sur les incitations à la biodiversité et les preuves des avantages, ainsi que pour l'échange de connaissances. Ce réseau servira à identifier et tester des indicateurs et des cibles de biodiversité pertinents pour toutes les parties prenantes et à les utiliser dans une approche d’apprentissage par la pratique pour améliorer les avantages de la gestion de la biodiversité dans les exploitations agricoles, à l’intérieur et à l’extérieur du réseau.
Lors du lancement de SHOWCASE, l’état de l’art en matière de recherche sur la biodiversité suggérait que les agroécosystèmes plus riches en biodiversité fonctionnent mieux, sont plus productifs et plus résilients. Cependant, la plupart des études sur la biodiversité, même celles menées dans des paysages réels, se sont concentrées sur les avantages et n’ont pas pris en compte les coûts directs associés à l’amélioration de la biodiversité ou les coûts d’opportunité. Pour un agriculteur, les avantages et les coûts (d’opportunité) sont tous deux pertinents. Les études SHOWCASE révèlent, pour la première fois, les conséquences économiques nettes de l’intégration de la biodiversité dans la gestion agricole et dressent un tableau plus nuancé. Les résultats obtenus à ce jour dans deux zones expérimentales de biodiversité (ZEB) indiquent que l’intégration de la biodiversité dans la gestion agricole présente des avantages concrets, mais la plupart de ces avantages sont des biens publics dont les agriculteurs ne bénéficient pas économiquement.
Des bénéfices privés sont également observés, principalement des rendements agricoles plus élevés, mais ceux-ci sont compensés par les coûts liés à l’amélioration de la biodiversité. Dans d’autres zones de biodiversité (ZBE), et donc dans des paysages agricoles avec d’autres contextes, la situation peut être différente, et au cours des deux prochaines années, SHOWCASE espère développer une image plus complète et plus complète des avantages nets de l’intégration de la biodiversité dans la gestion agricole. Cependant, ces premiers résultats mettent en évidence un obstacle important à l’adoption de la gestion de la biodiversité par les agriculteurs.
Ils soulignent la nécessité d’incitations financières qui rendent la gestion de la biodiversité dans les exploitations agricoles compétitive par rapport à la production agricole conventionnelle. Ils établissent ainsi un lien direct entre le succès de l’intégration de la gestion de la biodiversité dans les exploitations agricoles et les facteurs à grande échelle de l’utilisation des terres agricoles, tels que le commerce mondial, les modèles commerciaux fondés sur la biodiversité, la chaîne de valeur agricole et le comportement des consommateurs, ainsi que les politiques agricoles et de conservation. Ces aspects sont (partiellement) pris en compte dans les études et analyses en cours chez SHOWCASE, et d’ici la fin du projet, nous espérons être en mesure de fournir une vision complète de l’aspect social, économique ou écologique qui constitue la voie la plus efficace pour intégrer la biodiversité dans l’agriculture conventionnelle.
- WAGENINGEN UNIVERSITY (WU)
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