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Projet H2020 INDRO : Indicateurs de télédétection pour la surveillance de la sécheresse

  • Taper Projet
  • État Rempli
  • Exécution 2017 -2019
  • Budget alloué 170.121,6 €
  • Portée Europeo
  • Principale source de financement H2020
  • Site Web du projet INDRO
Description des activités

Objectif 1

Nous avons cherché à vérifier quels facteurs environnementaux et végétaux sont les plus importants pour déterminer la variabilité spatiale et temporelle du GPP et du LUE. L’impact de différents facteurs potentiels (c’est-à-dire les variables liées à la température et à l’eau, les caractéristiques des plantes) du GPP et du LUE a été analysé à l’aide de méthodes statistiques. Les principaux résultats de cette analyse ont été publiés par le chercheur dans Global Ecology and Biogeography (Balzarolo et al., 2019). Cette analyse a révélé que les variables liées à la sécheresse avaient un impact sur l’efficacité annuelle d’utilisation de la lumière dans les forêts tempérées, tandis que les variables liées à la température affectaient l’efficacité annuelle d’utilisation de la lumière dans les forêts froides. De plus, la variabilité saisonnière de l’UEL était fortement liée aux variables météorologiques et variait tout au long de la saison et était plus forte en été qu’au printemps ou en automne.

Objectif 2

Les données satellitaires disponibles ont été collectées à partir de différentes plateformes (c'est-à-dire MODIS, Proba-V et Sentinel-2) et différents indicateurs de télédétection ont été calculés. Nous nous sommes concentrés principalement sur des indicateurs à distance qui reflètent la fonction et la physiologie de la canopée (c.-à-d. l'indice de teneur en chlorophylle - CCI, l'indice de réflectance photochimique - PRI, le NDVI vert, le bord rouge) plutôt que sur des indicateurs conventionnels de la verdure de la canopée (c.-à-d. le NDVI et le fAPAR). Les valeurs de chaque indicateur RS ont été régressées par rapport aux valeurs GPP, obtenues à l'aide de la technique de covariance des tourbillons, pour les mêmes jours d'acquisition d'images afin de définir les fonctions les mieux ajustées dans différentes conditions environnementales (c'est-à-dire la sécheresse). Nous avons constaté des limites de MODIS et du NDVI in situ dans la capture de la dynamique saisonnière des GPP pour les forêts à feuilles persistantes en raison de la description insuffisante de l'écophysiologie végétale par le NDVI (Balzarolo et al., 2019, publié dans Remote Sensing). MODIS NDVI et CCI ont identifié la variabilité spatiale du GPP annuel moyen (Fernández-Martínez et al, 2019, publié dans Remote Sensing).

Objectif 3

Les performances du GPP dans la prédiction de la variabilité annuelle et saisonnière ont été validées par rapport aux observations in situ disponibles dans les bases de données mondiales (c'est-à-dire FLUXNET) et comparées à d'autres modèles mondiaux basés à distance (par exemple, MOD17). De plus, pour améliorer la mise à l’échelle et la validation du GPP par des observations in situ, nous nous sommes concentrés sur l’analyse de l’impact de l’hétérogénéité du paysage spatial sur la relation entre les indicateurs GPP et RS. Les meilleures performances ont été obtenues pour la résolution spatiale la plus élevée (c'est-à-dire à 0,5 × 0,5 km pour MODIS) (Balzarolo et al., 2019 ; Télédétection). De plus, nous démontrons que l’hétérogénéité du paysage estimée à l’aide de l’indice d’hétérogénéité spatiale est essentielle pour la mise à l’échelle des données GPP in situ.

Les résultats du projet ont été présentés lors de conférences et de colloques scientifiques et lors de réunions avec des parties prenantes potentielles, ainsi que dans des revues scientifiques à comité de lecture (voir la section Publications).

Description contextuelle

Le projet INDRO a débuté le 1er mai 2017 et s'est terminé le 20 août 2019. Il a été dirigé par le Dr Manuela Balzarolo sous la supervision du coordinateur du projet, le professeur Josep Peñuelas, au Centre de recherche en écologie forestière et applications (CREAF).

La température de l’air et les régimes de précipitations à l’échelle mondiale évoluent. Selon le 4e rapport d’évaluation du GIEC (2012), une partie importante du monde sera affectée par une diminution des précipitations. Selon des scénarios conservateurs, les changements climatiques futurs devraient probablement inclure de nouvelles augmentations de la température moyenne (environ 2 à 4 °C à l’échelle mondiale d’ici 2100) avec un assèchement important dans certaines régions, ainsi qu’une augmentation de la fréquence et de la gravité des sécheresses extrêmes, des chaleurs extrêmes et des vagues de chaleur.

La sécheresse affecte le bilan du carbone terrestre en modifiant à la fois les taux d’absorption du carbone par la photosynthèse (c’est-à-dire la productivité primaire brute – GPP) et de libération par la respiration totale de l’écosystème, ainsi que le couplage entre eux.

La réponse des écosystèmes terrestres à la sécheresse peut être analysée à l’aide de techniques de télédétection (TS). Les indicateurs de télédétection peuvent fournir un moyen efficace d’obtenir des conditions d’écosystème en temps réel et offrir une gamme d’observations spatiales et temporelles sur les changements dans la structure, la fonction et les services de l’écosystème. Les différents indicateurs RS diffèrent dans leur sensibilité aux changements de l'état photosynthétique, mais la plupart (y compris l'indice de végétation différentiel normalisé - NDVI) ne sont pas sensibles aux changements rapides de la photosynthèse des plantes induits par des facteurs de stress environnementaux courants, tels que la sécheresse. Cela est dû au fait que la plupart des indicateurs RS n’ont pas de relation directe avec la fonction photosynthétique et sont plutôt des indicateurs de biomasse verte et, par conséquent, de structure de la canopée, plutôt que de fonction de la canopée.

De plus, les communautés de modélisation écologique et de télédétection s’intéressent particulièrement au concept d’efficacité d’utilisation de la lumière (LUE). Cependant, aucun consensus n’a été atteint sur l’algorithme le plus approprié pour l’LUE, et les scientifiques doivent encore comprendre pleinement si (et comment) les modèles doivent simuler l’LUE en fonction de facteurs environnementaux (c’est-à-dire la température et la disponibilité de l’eau).

L’objectif général du projet INDRO était de comprendre la variabilité spatiale et temporelle de la productivité primaire brute des écosystèmes dans diverses conditions environnementales en étudiant la relation entre les indicateurs à distance et l’état physiologique des plantes à l’échelle mondiale. Cet objectif général a été traduit en objectifs spécifiques suivants :

Objectif 1 : Revoir la définition de la sécheresse et étudier son effet sur la productivité des écosystèmes en analysant les observations in situ.
Objectif 2 : Déterminer les indicateurs de télédétection les plus appropriés pour évaluer la productivité des écosystèmes dans des conditions de sécheresse.
Objectif 3 : Démontrer l’applicabilité de la méthodologie et des indicateurs définis en les testant et en les validant sur des sites de test spécifiques.

Pour atteindre ces objectifs, le projet INDRO a combiné des observations in situ de la structure de l’écosystème (par exemple, la biomasse, la teneur en azote des feuilles, l’indice de surface foliaire) et de la productivité (par exemple, le GPP dérivé de la technique de covariance des tourbillons) avec des données satellitaires disponibles à partir de différentes plateformes (par exemple, MODIS, Proba-V et Sentinel-2).

Objectifs

Les sécheresses touchent la majeure partie du monde. Selon les prévisions récentes du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)1, des sécheresses plus fréquentes et plus graves sont attendues. Ce constat rend prioritaire l’amélioration des méthodes existantes de suivi des sécheresses et de leur impact sur les écosystèmes terrestres. Il est nécessaire de développer des systèmes d’alerte précoce. Les technologies de télédétection (TS) sont bien placées pour assurer une telle surveillance. Grâce à la RS, les sécheresses peuvent être surveillées à grande échelle et avec une résolution temporelle courte (par exemple, quotidiennement).

Le projet « INDRO » proposé se concentrera sur la définition de nouveaux indicateurs basés sur les RS capables de surveiller l’état de la végétation et sa réponse à la sécheresse. Par exemple, les indicateurs RS actuellement mis en œuvre dans le système d’alerte précoce de l’Observatoire européen de la sécheresse (EDO) ne sont pas sensibles aux changements rapides de la photosynthèse des plantes, car ces indicateurs n’ont pas de relation directe avec le fonctionnement photosynthétique des plantes.

Le projet analysera les relations entre les variables écophysiologiques, l’activité d’utilisation de la lumière (LUE) et les indicateurs SR existants calculés à l’aide de données provenant de plusieurs capteurs satellites. Cette analyse révélera quels capteurs et quelles résolutions spatiales et temporelles sont les plus adaptés pour quantifier la sécheresse. Une nouvelle génération d’indicateurs RS sera développée pour mieux décrire le fonctionnement photosynthétique des plantes en conditions de sécheresse. Le projet cartographiera ces nouveaux indicateurs pour l’Europe du Sud afin d’identifier les zones touchées par la sécheresse.

Dans l’ensemble, le développement de nouveaux indicateurs de sécheresse RS et la définition améliorée des événements de sécheresse qu’ils représentent contribueront au développement de modèles écologiques et de systèmes d’alerte précoce, et jetteront les bases de nouvelles pistes pour améliorer les stratégies nationales et internationales d’atténuation et d’adaptation à la sécheresse.

Résultats

Le projet INDRO a fourni un aperçu complet et actualisé de l’utilisation des techniques de télédétection pour surveiller les effets de la sécheresse sur les écosystèmes. Grâce à son approche multidisciplinaire, le projet a reçu une attention significative de la part de scientifiques de différentes disciplines (écologie, agriculture, changement climatique, géographie, géophysique). Cela a amélioré notre compréhension de l’impact de la sécheresse et du changement climatique sur les écosystèmes. Il a contribué au débat sur la définition du facteur LUE le plus approprié pour estimer le GPP à l’échelle mondiale.

À la suite de la grave sécheresse et de la vague de chaleur de 2003, la Commission européenne a mis en place une politique européenne de lutte contre la sécheresse dans le but d’atténuer les sécheresses et de s’y adapter. Les travaux réalisés au cours du projet représentent un outil important pour la détection précoce de la sécheresse et l’atténuation de son impact sur les services écosystémiques. Il contribue au développement de nouveaux services de surveillance et à la mise en œuvre de nouvelles stratégies pour limiter les dommages aux services écosystémiques et prévenir les pertes économiques.

Coordonnateurs
  • CENTRO DE INVESTIGACION ECOLOGICA Y APLICACIONES FORESTALES (CREAF)